Rien n’est plus perverse qu’une image qui n’a pas de véritable forme sinon ce que l’on imagine d’elle. On la fait séduisante mais finit par perdre celui qui s’y abandonne. Car il ne peut la combattre véritablement, n’ayant aucune existence propre. Et elle a la puissance qu’il veut bien lui donner. Alors, il ne peut l’affronter de face, seulement la poursuivre jusqu’à son dernier repère, lui-même et son imagination. Alors, par détour, finesse et ingéniosité, il pourra épuiser la force de cette illusion et voir le tangible, s’y adapter.
Au plan personnel, il existe de ces mirages qui n’ont pas de construction propre mais qui attendent notre apport pour naître. Ils ont bien des fantasmes, de l’imagination fertile, de la complaisance même. Leur sexualité, comme le reste, pourra avoir des côtés dénaturés, exaltés. Et, quand quelqu’un se présentera comme attiré par tant de mystère, le mirage aura peur et méfiance. De là, le début d’un véritable combat, d’une lutte pour la domination.
Au plan politique et sociétal, il existe de ces régimes néfastes pour les peuples. Officiel ou caché par une bureaucratie aveugle, par une armée à ses ordres, le tyran peut établir sa dictature, agissant au-delà des lois, des constitutions établies par le pères. Mais, sa force ne repose que sur la ‘’faiblesse’’ de ses sujets. Ceux-ci, ayant une perception faussée par l’urgence de leurs besoins, n’ayant aucune confiance en eux, ils se donnent littéralement à ses diktats. Bien sûr, les médias de propagande, de désinformation qui sont entièrement à ses services, ne sont que des relais entre ses volontés et la soumission des citoyens.
Au plan familial, il existe de ces ‘’clans’’ qui sont sous l’autorité d’un chef dominateur qui fait régner un véritable climat de terreur par ses silences désapprobateurs ou des gestes abusifs. Il est au sommet de la pyramide et règle la vie de chacun et chacune. Ces derniers sont comme ”chosifiés” et ne peuvent exprimer leur véritable individualité, leur unicité. Ayant l’idée d’une autorité qui est totale, ou par crainte, ils n’ont pas encore la force de la révolte ou de la simple autonomie.
Dans tous ces exemples, et combien d’autres, il y a une constance observée prenant des formes différentes. Le pouvoir de l’autre ne tient qu’à notre propre faiblesse, qu’à notre imagination qui donne toute-puissance à l’autre; fragilité et médiocrité à nous-mêmes. Dans ce contexte, nous pouvons observer une complète corruption de toute relation personnelle, familiale, sociale, sociétale. Alors, notre pouvoir s’éteint et, avec lui, notre véritable nature spirituelle.
Heureusement, une simple prise de conscience peut donner une autre lumière et tout changer. Alors, avec une nouvelle vision, nous pouvons retrouver nos moyens et reprendre notre autorité, notre ascendant sur les événements, et, éventuellement sur les exploiteurs . Et ces derniers ne comprenant plus rien, ils voient que la dynamique n’est plus la même, et la peur change de camp. Leurs menaces n’ont plus le même impact, leur prestance s’effrite comme une peau de chagrin. Chaque prise de conscience, individuelle et collective, picore la Matrice qui finira par se perforer et tout sera dévoilé. On se verra alors dans notre vraie nature d’Enfant de Dieu.
Le Fou Du Village