George Orwell a écrit un roman dans les années cinquante qui a marqué l’imaginaire depuis. C’était un roman de science-fiction devenu le modèle pour expliquer notre réalité actuelle. Les scènes de cette histoire sont devenues des concepts qui nous servent à décrire ce qui est et ce qui nous attend. La vie ‘’vivante’’ a été détruite pour une bonne part et ce qui reste est terne, monochrome. Tout est sous le contrôle de Big Brother.
La pensée est unique, préservée par sa Police et soutenue par les citoyens-délateurs qui se font un devoir de dénoncer toute dissidence. Le passé et sa mémoire n’existent plus sinon trafiquées, C’est ainsi qu’on contrôle le futur et le présent. La vie y est réglée au quart de tour pour éviter qu’une quelconque identité, unicité émerge. Et la vie robotisée suit son cours. Obéis, soumets- toi ou tu seras complètement vidé de l’intérieur, de ton esprit.
Il y a eu une destruction programmée de la nature, les organes de Dieu, par la guerre et toutes sortes de manœuvres mortifères. Il ne reste plus que quelques édifices en hauteur qui abritent les privilégiés qui y travaillent ou gèrent la vie de tous. Ces gens ne possèdent rien et ils sont ‘’heureux’’. L’homme divin n’existe plus car tous ont perdu leur libre arbitre, leur connaissance innée. On a attaqué leurs corps éthériques de toutes les façons pour les couper de leur lien avec leur âme. Ils ont fini par ressembler à leurs outils, à leurs machines. Heureusement, il y a encore des prolétaires pour les servir et qui existent parallèlement en périphérie. Il y a encore des traces d’humanité en eux et dans leur milieu.
Pour appuyer tout cela, il y a une pensée unique soutenue par un double message. Le langage a été réinventé et ne renvoie à aucun concept antérieur. Ainsi, au début, il y a confusion, il y a une réelle incapacité de se bâtir une unicité sur un terrain qui se réfère de moins en moins au réel. Avec le temps, il nous faut adhérer à ce double message qui finit par avoir un sens car il est fait pour un double monde. Il se résume en trois slogans: la guerre, c’est la paix; l’esclavage, c’est la liberté; l’ignorance, c’est la force.
La guerre entretenue pour le peuple, c’est la paix pour les autorités. Car il a peur et la peur est ‘’structurante’’. Il craint pour sa survie mais les autorités le protègent. L’esclavage pour le peuple, c’est la liberté pour les élites. Les gens travaillent pour des vétilles et sont endettés à ne plus s’en sortir. Les autorités leur apportent heureusement un assistanat de survie. L’ignorance pour le peuple, c’est la force pour Big Brother. La propagande médiatique cache la vérité et entretient la peur, la confusion, le doute sur soi, sur ses capacités réelles.
Nous observons toutefois une résistance à tout ce programme, une sorte de résilience naturelle des peuples. Oublier tous ces reportages, ces images de guerre pour initier en soi d’abord des vibrations de paix. Ignorer les propagandes, les opinions pour rechercher la force de la vérité. S’engager dans une relation, dans un travail de création, dans une vie près de la nature ( habiter) et cesser de s’éparpiller sur de fausses pistes, de faux buts. Prendre soin de notre essence et trouver la liberté, réaliser que le pain et les jeux ne suffisent pas à l’homme. Et 1984 perdra ainsi de son intrusion. La partie divine en nous triomphera car il ne peut y avoir de vie sans l’Esprit.
Le Fou Du Village