Vieillir, c’est se perdre. Oublier certaines époques de sa vie qui ne reviennent en mémoire que si on nous rappelle le début des histoires, sans toutefois entretenir ce retour en arrière.
Être moins sûr dans ses mouvements car l’équilibre s’estompe. Voir à travers un brouillard plus ou moins épais et persistant. Entendre avec moins d’acuité car il y a beaucoup de bruits parasites qui occupent l’espace auditif. Ressentir les choses, les événements, les gens, dans une vibration en demi-teinte. Dormir avec inquiétude en pensant à bien ‘’des drames qui ne sont jamais survenus’’. Manger avec précaution car le microbiote n’est plus ce qu’il était et l’autoroute digestive connaît bien des ‘’bouchons’’. En somme, la vie est de plus en plus devenue un travail de tous les instants si l’on veut ‘’durer’’.
Vieillir, c’est perdre nos repères. La maison où nous avons habité toutes ces années est disparue ou est complètement modifiée. La rue, le quartier, la ville de même. Les amis que nous avions ont choisi d’autres voies et certains sont même décédés. Nos partenaires de vie ont leurs propres handicaps et sont parfois moins disponibles. Nos enfants ont leur vie et finissent par devenir nos propres ‘’parents’’ à certains moments. De nos jours, tout devient de plus en plus compliqué pour tout le monde et pour certains les vieux sont devenus obsolètes, ‘’des bouches inutiles”.
Vieillir, c’est devenir invisible. C’est perdre son statut d’adulte pour devenir ‘’ mon p’tit monsieur, ma p’tite madame’’. C’est être incognito dans une foule, on ne vous regarde pas, aucun salut ni sourire. Dans une réunion familiale ou autre, peu de gens viennent à vous et vous perdez tout intérêt, parfois même votre droit de parole. Les plus jeunes ont tant de préoccupations et d’occupations que ça ressemble à de la survie. Surtout depuis la mise en scène de la ‘’plandémie’’ et de toutes ces occasions d’avoir peur de l’avenir. Vous auriez peut-être des réponses mais ils ne vous posent pas de questions. Et la transmission d’une expérience de vie, lorsque pertinente, ne se fait pas s’il n’y a personne qui veut entendre.
Avec tout ce qui précède, certains vont conclure que vieillir est un drame alors que pour d’autres ce n’est qu’une étape de vie obligatoire pour tout vivant, rien de plus. Et il faut s’y préparer.
Avec tous ces détachements, il est possible de revenir à l’essentiel, comme un retour en enfance quand tout était un rêve, tout était possible. Avec la perte de tous ces devoirs, ces obligations, il est possible de revenir à soi, à ses fantaisies, à son réel le plus secret, le plus personnel, à sa propre création. Érik Erikson disait qu’à cet âge, si je veux éviter l’angoisse et le désespoir, je me devais de retrouver mon intégrité. Et cela ne peut venir que de moi, si j’accepte qu’aujourd’hui est le premier jour de la vie qui me reste pour réaliser ma mission.
La vie est le plus beau cadeau que nous avons reçu du Créateur. À nous d’en savourer tous les moments, de l’entretenir et de la transmettre pour que l’humanité perdure. Depuis plusieurs années, les médias, les lobbies, la propagande ont tout fait pour nous détourner de ce devoir, de cette responsabilité. Comme humain, ils nous ont inculqué une pensée suicidaire: la dépopulation par tous les moyens. Pourtant, nous sommes d’accord avec André Malraux qui disait: ‘’Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie’’.
Le Fou Du Village