Le Sabotage Humain

S’il est vrai que l’essence profonde de l’humain est d’une  réalité qui s’est construite depuis le début de la création sur des milliards d’années, force est d’admettre que, par un travail en amont, pendant des années, on s’est acharné à saper les fondements d’une société qui avait quitté les ténèbres, la primitivité, pour aller en lumière vers une humanité de plus en plus structurée, ordonnée par des valeurs qui élèvent l’esprit et l’âme. Le couple, la famille, l’enfant, le travail, les modèles de dépassement avaient contribué à la sécurité, la paix, la foi en l’avenir. Ce n’était certes pas parfait mais il y avait un certain équilibre. Par toutes sortes d’attaques, les colonnes de ce temple ont été ébranlées puis détériorées. Pour finir par accepter ce qui hier encore était inconcevable.

Avec le temps, nous avons perdu le fondement de la nature humaine qui est construite  principalement sur deux axes: la relation parent-enfant, la relation homme-femme. En sourdine, la primauté parentale en a pris pour son rhume quand de nombreux et intrusifs professionnels prenaient leurs enfants en charge de plus en plus tôt. Souvent, les valeurs se confrontaient, apportant confusion, incrédulité et parfois abandon. En catimini, le couple humain a pris tellement de formes que tout était possible et son contraire. Et la durée n’était plus assurée de même que le genre de chacun.

En somme, tous ces changements vers le bas nous ont tenu en horizontalité sans monter en verticalité. Ainsi, nous avons graduellement perdu notre contact avec notre nature spirituelle et divine. Bien pire, ils nous ont amené à croire que nous étions  l’égal des dieux. Notre savoir de plus en plus complexe, sans être complet, a donné des technologies de haute performance. La fierté et l’arrogance qui en sont découlées nous ont donné un sentiment de toute-puissance, nous faisant passer d’un statut de co-créateur à celui de créateur, sans la sagesse, l’intelligence et  l’amour qui sont essentiels pour l’équilibre. Pour plusieurs, l’Homo Deus rend obsolète le Père Créateur.

La physique mécanique de Newton faisait de la matière  quelque chose de statique, en dehors de l’observateur, que ce dernier pouvait manipuler à sa guise. En gardant cette distance entre lui et ce qui l’entoure, il en était le maître. Pour les scientistes qui ont suivi, toute la création n’était, de fait, que la manifestation d’une évolution qui assurait la survie du plus fort. Le passé, le présent et le futur étaient sur une ligne séquentielle immuable. Et comme Dieu ne pouvant être observé, mesuré,quantifié, Il n’existait pas.

Aujourd’hui,  la nouvelle physique quantique se rapproche d’une conception du réel qui rejoint la science mystique des anciens. Pour ces ‘’nouveaux’’ physiciens,  il est évident que tout, y compris la matière, est énergie, vibrations. Que tout est interconnecté, rendant l’objectivité impossible car le chercheur influence le cherché. Ce  qui rend l’observation dynamique et subjective. Passé, présent, futur existent en même temps et sont reliés à notre conscience. Que le mental est un outil utile s’il est utilisé à bon escient, pas au détriment du ressenti, de l’intuition. La véritable quête passe du cerveau au cœur et vice versa.

En somme, Dieu et ses créatures ne sont pas obsolètes. Tout simplement,  plusieurs avaient décidé de ne plus les considérer pour ce qu’ils sont réellement, faute d’instruments adaptés et d’observations complètes.  La matière et son réel étaient les seuls centres d’intérêt parce que liés aux organes des sens. Depuis des siècles, ces sciences et technologies ont peut-être rendu l’homme orgueilleux et, de là, dangereux. On a peut-être oublié que chacun est un essai de la nature et n’a de sens que s’il a réalisé son unicité en lien avec la Source.

Le Fou Du Village