Dans la bible, livre de la Genèse, il est dit que Dieu créa l’homme à son image et à sa ressemblance. Mais, quelle est cette image ?
De par sa nature même, l’humain serait trine dans ses constituants.
D’abord, il a un corps accompagnateur de son incarnation. Ce corps physique est comme l’uniforme, une poupée russe qui abrite toute une panoplie de réalités sous-jacentes.
D’autre part, quand le physique est prêt, il reçoit une âme qui l’accompagne et apporte énergie et programme de vie. C’est une force vitale de tous les passés personnels qui perdurent et accompagnent les présents vers un avenir évolutif. Elle devra réapparaître tant et aussi longtemps que la finalité ne sera pas complète dans un retour au Créateur.
Enfin, physique et âme sont dans l’Esprit qui est partout. Car, ce n’est pas notre cerveau qui crée l’esprit mais bien ce dernier qui est tout. En cela, notre vie est vraiment spirituelle.
Par ailleurs, l’humain serait également trine dans son fonctionnement.
Sans tenir compte de son anatomie, nous pouvons dire qu’il a trois cerveaux, ayant chacun son propre langage et son utilité particulière.
Dans la tête, il y a les concepts, les mots, la logique, le mental.C’est l’outil idéal pour l’analyse, la planification, la projection dans le futur.
Dans le cœur, il y a les images, le ressenti, l’intuition, le présent.
Dans les mains et les pieds, il y a le mouvement, l’action, la réalisation.
Pour être efficace, l’humain doit coordonner et harmoniser les trois. Il doit avoir un besoin, un plan et une réalisation. Il ne doit pas se cantonner à l’un des trois s’il ne veut pas être juste un intello ou un gérant d’estrade; un grand sensible qui triture toujours ses feelings; un jeune veau au printemps qui se garroche dans toutes les clôtures.
Par ailleurs, ils sont tous trois les organes de la connaissance. Et connaître, c’est naître avec. Un jeune chef de clan me disait un jour: ‘’J’ai un iphone, un gps, un ordinateur et je n’arrive pas a savoir ce qui se passe dans ma communauté ou ailleurs. Mon grand-père n’avait rien de cela et connaissait ce qui se passait partout’’. Le plus jeune avait plein d’outils extérieurs à lui pour cueillir de multiples données, les analyser, les synthétiser, se faire une idée, l’exprimer en choisissant les bons mots. Et quand il avait complété ce long processus, l’événement n’était déjà plus là et il devait recommencer. Car il était toujours en contact avec le passé.
Son grand-père, lui, était connecté au cœur. Il en tirait une image globale et de synthèse. Il n’avait pas besoin de concept, de mot, de phrase, d’analyse. Il avait un ressenti et ça lui suffisait. Pour en arriver là, il devait régulièrement faire silence de pensée et d’action. Il habitait son environnement, soi-même et les autres. Chez nous, le paysan faisait de même.
Le Fou Du Village