Selon toute vraisemblance, les étrangers n’auraient pas découvert le Canada. Ils avaient simplement visité et exploité une terre qui existait bien avant eux et était occupée par des peuples qui leur avaient offert l’hospitalité. Bien plus, devant la rigueur du territoire et de son climat, ils leur avaient même sauvé la vie dans les premières années de cohabitation avec leurs ‘’médecines’’ naturelles et leur mode de vie en harmonie avec la Terre Mère.
Mais, une fois adaptés, les allochtones ont repris leur vrai penchant: vouloir tout posséder pour eux seuls. Le bois, la fourrure, les métaux n’étaient pas un cadeau de la Terre Mère mais une occasion pour eux de s’enrichir au détriment de leurs hôtes. Petit à petit, s’installa un colonialisme qui fut fatal et meurtrier pour les autochtones. Cela s’est fait bien sûr par étapes mais de façon globale.
De sorte que de nos jours, l’amérindien est un véritable apatride dans ses terres, n’ayant plus ses repères extérieurs ni intérieurs. Toutefois, il revendique de plus en plus son territoire intérieur en reprenant contact avec sa langue, ses valeurs, ses croyances, ses rituels. Et beaucoup de communautés vont dans ce sens. De plus, il réclame ses territoires ancestraux, ceux que les étrangers lui ont littéralement volé. Et leur argumentaire repose sur le fait qu’une possession ne peut passer d’une main à une autre que par une guerre, un traité ou un contrat. Or, dans l’histoire des échanges entre eux et nous, aucune de ces conditions ne furent respectées pour nous permettre de dire que nous sommes les nouveaux propriétaires.
Pour appuyer leur revendication, ils ont retrouvé des sépultures de leurs ancêtres tout au long du territoire revendiqué. Et ils disent, avec raison, qu’on ‘’ enterre nos morts chez nous’’ pas chez le voisin. Bien sûr, on ne peut retourner en arrière et prétendre qu’ils pourraient reprendre possession de tout ce qui leur appartenait. Alors, leur proposition devrait être débattue pour retrouver une nouvelle ‘’paix des braves’’. Les Premières Nations proposent de diviser le territoire entier en trois zones: celle sous la juridiction des blancs près des villes; celle sous la juridiction des autochtones surtout située en forêt; celle qui pourrait être sous une juridiction commune comme une zone mitoyenne. Chacune des zones rapporterait des taxes qui seraient sous la responsabilité de chacun de ces gouvernements.
Ces discussions perdurent depuis des décennies et n’aboutissent toujours pas. Allez donc savoir pourquoi ? En attendant, le Gouvernement verse chaque année de gros sous pour maintenir ces communautés sous leur dépendance et continuer de les infantiliser. Et si ces argents n’étaient que ceux ‘’ de la honte ‘’, si on préférait ne pas voir qu’une part importante ne se rend jamais à la base, au peuple, mais à moult intermédiaires, à de nombreuses structures qui rendent possible la gestion du ministère des Affaires Indiennes.
Pour finir, il ne faudrait pas réduire les territoires ancestraux à de petites parcelles de terre qu’on serait tenté de leur allouer dans les villes ou ailleurs pour présenter leur artisanat à certains moments de l’année. L’amérindien ne veut pas se contenter d’un folklore pour touristes mais souhaite une reconnaissance d’une terre à eux, leur Terre Mère.
( hommage à Remy)
Le Fou Du Village