Depuis nombre d’années, le fou était celui qui vivait hors des normes sociales, parfois hors de la raison. Or, il existe aujourd’hui un processus répressif qui, appliqué minutieusement, permet de déprogrammer quelqu’un pour le formater selon de nouvelles attentes, selon un nouveau sens commun modifié. Cette procédure n’étant pas linéaire, il suffit de cadrer l’intervention selon les besoins du moment mais en incluant toutes les composantes.
Si vous isolez une personne en lui coupant ses soutiens et liens sociaux, vous développez systématiquement une inquiétude sur elle-même, vous la privez petit à petit de sa capacité à résister en la rendant de plus en plus dépendante de l’autorité.
Si vous monopolisez son attention sur une situation difficile et urgente comme une ‘’pandémie’’, si vous éliminez toute information qui contredit celle de l’autorité, si vous punissez toutes les actions d’insoumission, si vous présentez régulièrement des menaces, alors vous induisez de l’épuisement, de l’anxiété, du stress, du désespoir.
Si vous montrez des indulgences occasionnelles, vous empêchez l’accoutumance aux privations sévères, vous motivez le respect aux ordres, à obéir, à se soumettre. Ainsi, en démontrant la toute puissance du pouvoir, vous suggérez l’inutilité de la rébellion.
Si vous dégradez la personne en la rendant au niveau de la survie animale, en lui montrant que la résistance est plus dommageable que sa capitulation pour l’estime d’elle-même, vous pourrez exiger des actions stupides et insensées, une soumission à l’autorité même pour des ordres inutiles, infondés. En somme, briser le libre arbitre, les capacités de jugement.
Aujourd’hui, on peut donc fabriquer un ‘’fou’’ par des techniques de coercition éprouvées. À la fin, il y aura pour la personne-victime une absence de références stables, une disparition de normes-balises face au chaos provoqué par la peur omniprésente et ‘’structurante’’. Cet abandon d’elle-même à une autorité extérieure provoquera un grand vide plus ou moins ressenti sinon par de l’angoisse pouvant aboutir au désespoir.
Et si plusieurs personnes ont subi le même traitement, le fou sera réhabilité et deviendra la norme. Avec la complicité de tous les médias, de faux spécialistes s’exprimant sur tout et rien, l’anormalité évoluera en normalité. Si la peur est entretenue constamment et de façon différente, si la pensée multiple devient unique, ce n’est plus qu’une question de temps pour que tout bascule. Rappelez-vous les slogans de 1984 : ‘’ la guerre, c’est la paix; la liberté, c’est l’esclavage; l’ignorance, c’est la force.’’
Ajoutez à cela toutes les ‘’pollutions’’ disponibles: électrique, électromagnétique, chimique, climatique etc. qui sont utilisées sciemment pour influencer la nature profonde de l’humain et vous comprenez ce que veut dire: ‘’ils n’en mouraient pas tous mais tous étaient atteints’’. Et nous voilà en présence de ‘’fous’’, créatures de l’homme.
( Hommage à Albert Biderman)
Le Fou Du Village