Tous les peuples ont des histoires à se raconter pour apprendre et nous apprendre d’où ils viennent, depuis quand et quels furent leurs anciens. Mais, ces tableaux ne peuvent se traduire en mots, cela est trop imprécis et manque de vie. Le mystère ne peut s’approcher qu’en allégorie, sinon en parabole. Que ce soit l’araignée qui a tissé la terre comme elle fait pour sa toile; la tortue qui a plongé dans l’eau pour en sortir une bouchée de limon et le déposer sur la rive jusqu’à sculpter un continent. Cela est plus ou moins crédible sans la théorie des cordes qui nous montre un monde en interconnexion constante dans ses éléments; sans considérer que ce fut un processus très lent à partir de l’océan matriciel.
Il en va de même pour les civilisations qui ont eu le même père, Abraham, et une histoire se déroulant en continuité. Ainsi, les trois religions monothéistes ont la même source mythique pour décrire le début des cieux et de la terre: la Genèse. Le tout s’échelonne sur ‘’six jours’’ dont le premier a vu un esprit bienveillant survolant les ténèbres et créant la lumière, cette énergie créatrice de notre univers. Il a ainsi séparé le jour de la nuit. À ce moment précis, il y a eu une ‘’explosion’’, un vrai Big Bang. En plus petit, et à notre niveau en tant que co-créateur, nous pouvons faire de même quand nous sommes en plein brouillard et utilisons notre esprit pour inventer un texte, une peinture, une nouvelle recette etc. À la fin, face à notre création nous vivons un moment de grâce et cela est ‘’bon’’.
Par la suite, le Créateur s’est ingénié à fournir tout ce qu’il fallait pour assurer l’émergence d’un véritable jardin, complet et autosuffisant. De fait, il y eut une multitude de germes de vie constitués en véritables archétypes et destinés à se reproduire en pérennité. Le deuxième jour, il a établi le firmament, les cieux. Après, il y a eu la terre, l’océan, la végétation avec les semences. Le quatrième jour, il a formé les luminaires: soleil, lune, étoiles. Au cinquième jour, ce fut le tour des animaux. Enfin, au sixième jour, il y a eu la création de l’Homme, homme et femme, d’énergies différentes mais complémentaires et supplémentaires. Pour être complet, l’Homme devait être double: l’énergie féminine ou anima qui apporte un supplément d’âme à l’homme; l’énergie masculine ou animus qui fait de même avec la femme dans un apport de supplément d’esprit. Au septième jour, Dieu se ‘’reposa’’ ou s’est retiré car tout était complet.
À la suite de l’apparition de l’Homme et de son contact privilégié avec le Créateur, il est dit que Lucifer ne partageait pas ce choix. Il s’attendait à ce qu’il lui soit préféré, étant le chef des anges. Il alla s’en plaindre à Dieu mais ce dernier avait procédé ainsi pour des raisons que Lui seul connaissait. Alors Lucifer élabora un plan pour changer le destin, le sien et celui de la nouvelle créature. Et il dit à Dieu que cet avorton n’avait pas une nature aussi évoluée que la sienne et qu’il perdrait l’Homme de la même façon que lui-même s’est déjà perdu, par la séduction de sa puissance acquise par ses propres moyens. Alors, Dieu accepta ce défi, devenant ainsi complice avec Lucifer, mais à deux conditions: il ne devait pas tuer l’homme et aurait un temps limite pour le tenter. Intelligent et manipulateur, Lucifer finit par influencer le tiers des anges à le suivre qui devinrent comme lui, déchus. Par leur geste, ils ne pouvaient plus accepter et tolérer le taux de vibrations qui se dégageait de Dieu. Et ils quittèrent d’eux-mêmes le paradis.
Le fou du village