De tout temps, la maison est le point central de l’univers, elle en est l’image. Dans son histoire, elle a pris différentes formes pour répondre aux besoins multiples naturels et culturels. Le nid ou la caverne en sont des variables. La maison carrée est la traduction de la fixation spatiale alors que la ronde est liée au nomadisme, à l’axe du monde avec le feu au sol et une ouverture au plafond pour le passage de la fumée vers le ciel.
Selon une préoccupation contemporaine, l’écologie est en fait ‘’le discours sur la maison.’’ Étymologiquement, elle réfère à tout ce qui concerne le bien-être de notre planète, la Terre Mère. Et l’humain en serait le gardien, le jardinier de cet être vivant. Mais, qu’en est-il vraiment ?
Si nous considérons ce que nous en avons fait, force est d’admettre que nous avons été un profiteur, un abuseur. En prenant distance de notre Terre-Mère, nous l’avons plutôt chosifiée et nous l’avons avant tout considérée comme un support pratique pour servir nos intérêts: coupes à blanc, chemtrails, projet harrps, agriculture et alimentations chimiques, ogm, pollution extrême. La terre est devenue un être malade et mourant.
Et dire que, selon les plans de certains futurologues, il va falloir ne rien posséder pour être heureux. Pire, vous ne pourrez pas demeurer au même endroit plus de dix ans pour éviter un enracinement, un point d’ancrage. Vous serez nulle part et ailleurs.
À un autre niveau, selon la psychanalyse, la maison est comme un être intérieur vivant. La cave est l’inconscient, le grenier est l’élévation spirituelle et les divers étages en sont les états d’âme. Plus précisément, le toit est la tête, l’esprit, le contrôle de la conscience. L’extérieur est le masque, l’apparence de l’homme. Les étages inférieurs en sont l’inconscient et les instincts. La cuisine est le lieu de la transmutation alchimique, de la transformation psychique. Les différentes pièces sont les divers niveaux de la psyché. Et le corps humain en entier est vu comme une maison, un sanctuaire, une hôtellerie ou lieu de passage.
D’autre part, la maison représente le féminin, le refuge, la protection, le sein maternel. Elle symbolise les premières influences, l’accueil, la fiabilité qui transmettent le sentiment de ton importance, le sentiment de ta valeur personnelle. Étant liée à l’influence maternelle, elle est une école vivante qui transmet une culture vivante. Et plus encore, elle va imprégner la couleur de ta vie, de ton mode de vie, dans un choix de tous les grands instants. En vieillissant, l’image de la mère, de la maison à laquelle elle est liée, vont continuer de vivre en toi jusqu’à la fin.
Enfin, la maison n’est pas un lieu isolé. Elle ouvre sur un chemin privé qui, lui, va déboucher sur un chemin public. En cela, la maison est au centre de notre vie pour nous donner une assise solide et nous permettre ainsi d’explorer l’univers médiat et immédiat en toute sécurité. Sinon, nous serons incapables de risquer l’inconnu pour réellement ‘’connaître’’, naître avec nous-mêmes, les autres et ce qui nous entoure. L’hirondelle du matin me l’a dit.
Le fou du village