‘’Promesses’’ Médicales

De tout temps, l’humain a cherché les moyens d’améliorer sa vie et sa santé. Il y a une histoire complète et complexe de cette démarche qui se calque sur le  milieu, la culture, les talents et la transmission transgénérationnelle. Selon les époques, les résultats étaient plus heureux qu’à d’autres moments. Toutefois, ces pratiques étaient pour une bonne part limitées dans leurs applications et résultats. La mortalité infantile était fréquente et la durée de vie plutôt écourtée. On faisait avec les observations, les essais et les erreurs. Il faut ajouter que le manque  d’hygiène préparait le terrain pour bien des virus, des bactéries et des microbes. Enfin, il nous faut considérer que les mondes visible et invisible se côtoyaient sur tous les plans, y compris sur le cours de la vie et les maladies. De là une compréhension et une pratique qui laissaient une grande place aux dieux, à leur intervention pour améliorer la force de nos amis et affaiblir nos ennemis.

Puis vint Hippocrate, un médecin grec qui a initié l’observation clinique comme outil essentiel à la pratique médicale. Il est surtout connu et reconnu pour son énoncé des principes de déontologie qui ont abouti, avec le temps, les ajouts et les retraits,  à des promesses auxquelles tout nouveau médecin est tenu de s’astreindre avant d’avoir l’autorisation de pratiquer sa profession. Tout est centré pour lui sur la nécessité d’être utile aux malades suivant sa propre capacité et son jugement; de faire obstacle à toute injustice, corruption ou perte à leur égard. Aussi, Il ne doit pas leur remettre une drogue mortelle ou suggérer à quiconque de le faire. Il ne doit pas procurer un produit abortif à une femme enceinte. Pour lui, son aliment est son médicament. Enfin, Il doit préserver un secret total sur ce qu’il voit ou entend lors de sa pratique. Et il termine en disant que s’il viole ce serment et se parjure, qu’il ne soit plus honoré de tous les hommes.

En 2012, l’Ordre des Médecins de Genève, et quelques autres avant et après, avait complété en ajoutant quelques articles  pertinents. Ainsi, il est dit que le médecin doit respecter toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté sans discrimination. Il ne doit jamais  tromper leur confiance, ni forcer  les consciences. Il doit les informer des décisions envisagées, de leurs raisons et conséquences. Pour lui-même, il ne doit pas se laisser influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Sa conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Il préservera son indépendance dans l’application de sa mission. Il ne provoquera jamais la mort délibérément sans toutefois prolonger abusivement les agonies. Et en terminant,  ‘’que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses mais que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque.’’

S’il était bon de nous rappeler les premiers balbutiements de la médecine ‘’primitive’’ et moderne, les tentatives pour mettre de l’ordre dans sa pratique, surtout pour ses praticiens; nous pourrions nous interroger sur les présent et futur des soins. Et ce,  depuis que la médecine est devenue étatique, qu’elle a accueilli de nouveaux partenaires plutôt intrusifs et dominants, qu’elle a hébergé des collègues qui semblent oublier leurs promesses, pour être utiles à eux-mêmes et,  à l’occasion, à leurs patients. Que dire des comportements de plusieurs d’entre eux lors d’une épidémie médiatique et politique nommée COVID ? C’était juste un bref rappel des dérives possibles, passées, présentes et futures.

Le Fou Du Village