Le temps

Le temps existe-t-il vraiment ? Et s’il n’était qu’une convention qu’on s’est donnée pour nous fournir une structure de pensée, une compréhension de la vie. Bien sûr, au fil des âges, l’humain a observé des cycles qui se répétaient dans son univers immédiat et médiat. Il les a mesurés, quantifiés. Le temps était devenu ‘’matériel’’. 

Peu à peu, il élargissait ainsi sa conception, sa vision. Il a remarqué un lien étroit entre le temps et l’espace qui influent entre eux, donnant une image plus dynamique, plus relative et moins statique de la création. Avec l’astrophysique et la physique quantique, les limites sont encore plus repoussées dans notre perception de l’unité, de  l’interconnexion qui existe dans les infiniments grand et petit. 

En somme, il se pourrait bien que le temps terrestre, le temps linéaire n’existe pas vraiment. Le temps n’est plus seulement observable, mesurable, quantifiable mais le moment éternel, ressenti et vécu comme pour le brin d’herbe et tout être vivant: naissance, croissance, finalité. Rien de plus. Il serait ‘’ une image mobile de l’immobile éternité’’ comme le disait Saint Augustin. Symbolisé par la roue et ses mouvements circulaires qui tracent le cycle de la vie, son centre est un pivot immobile qui rend possible le mouvement des êtres tout en étant l’éternité du temps.

Et si l’espace était beaucoup plus que de la matière mais bien davantage de l’énergie en action, en expansion; ici et ailleurs; maintenant, hier et demain, sans séquences bien  définies. Dans ce contexte, l’espace et le temps se confondent et nos paradigmes changent complètement. Nous pouvons envisager les particules bosons, ces ‘’particules de Dieu’’. 

En somme, au fil de ces recherches récentes et des réflexions qu’elles suscitent, nous sortons  de la matrice ‘’temps linéaire’’ pour accéder à une conscience universelle, à la notion d’un univers de toute éternité, d’unicité. Nous assistons graduellement à la fin de notre temps limité,  à la fin des temps matériels pour accéder à un temps sans temps, le temps spirituel, l’éternité. 

Nous avons déjà une expérience de ce temps éternel versus un temps matériel et linéaire quand nous faisons une activité qui attire toute notre attention, notre concentration, notre être. C’est un moment de créativité, de renouveau. Nous disons alors que nous sommes ailleurs, dans une autre dimension. Et quand nous ‘’revenons sur terre’’, nous observons un temps manquant, un temps qui n’était plus le nôtre et ne correspondant plus aux  normes, aux conventions. Une heure, c’est soixante minutes et quelquefois une demi journée.   

Le temps manqué, lui, se rapporte plutôt à des activités qui meublent notre ennui, notre solitude, nos obligations, nos responsabilités. Il occupe un temps et nous écarte parfois de notre réalisation, de notre mission. De là, on ne fait que passer, que passer du temps. On finit par ne plus avoir de rêves, d’espoirs autres que d’atteindre l’âge d’or sans trop savoir à quoi ça correspond. Pour plusieurs, il sera difficile d’orienter leur vie à partir d’eux-mêmes et non plus des demandes de l’extérieur ou du simple divertissement abrutissant. En ce sens, il faut apprendre très tôt à rester créatif.

Le fou du village