La Chair et l’Esprit

Considérant que la terre est un immense terrain où se jouent depuis le début des jeux de toutes sortes avec des antagonismes de différentes formes et d’animosité. Nous sommes arrivés maintenant à une étape cruciale, à un changement de paradigme. Plusieurs étapes ont précédé et nous sommes maintenant à un moment  décisif: on pourrait dire le Mal  contre le Bien, le corps satanique contre le corps christique. Et notre choix pourrait être décisif aux plans individuel et collectif.

Par ailleurs, si vous regardez la trinité de l’homme, vous pensez à l’esprit, au corps et  à l’âme. Le corps étant le véhicule qui est énergisé par l’âme et ‘’guidé ‘’ par  l’esprit. Mais, qu’en est-il de la chair ? Selon les époques, les milieux, les cultures, les auteurs, elle peut prendre différents sens. Mais, globalement, elle est toujours une puissance diabolique qui habite  le corps. Par opposition à l’esprit, elle est souvent présentée comme fragile et transitoire. En somme, elle désigne la condition humaine dans son aspect grossier.

D’autre part, l’antagonisme entre la chair et l’esprit exprime l’abîme entre la nature et la grâce. La première est inclinée vers le péché et s’y abandonne facilement. En introduisant en soi un germe de corruption, elle entraîne vers le bas et ce, depuis la faute originelle, celle du paradis commise par Adam et Eve. Nous devons donc lutter contre les désordres qu’elle ne cesse de produire. Étant l’adversaire de l’esprit, elle est une bête indomptée qui nous éloigne des réalités divines.

Pour cela, nous devons conquérir ou reconquérir la liberté qui vient de la grâce et de l’esprit tourné vers Dieu. Celui qui est spirituel, usant de son corps de façon spirituelle par la prière, le jeûne, la méditation etc. amène la soumission de la chair.  En cela, pour certains auteurs, la virginité et le martyre ont reçu un rang d’excellence pour y arriver. Pour d’autres, c’est une lutte continuelle qui oblige des mesures drastiques comme l’isolement, les privations, les supplices, voire même la flagellation. Selon St-Ignace et autres, il ne faut rien concéder à la chair qui désigne le corps mais aussi notre animalité, nos conditionnements, notre culture et tradition, l’éducation reçue, notre moi et individualité, la faute originelle ou le refus de Dieu. 

Seulement, nous référant au vieil adage: ‘’Qui veut faire l’ange, fait la bête’’ et en nous rapportant à l’unité de la nature humaine, la chair peut aussi devenir une bonne compagne pour l’esprit. Elle peut prendre une valeur d’intimité corporelle et spirituelle. Dans ce cas, elle désigne les éléments les plus profonds de l’homme, le siège du cœur à la base des actions.  Enfin, il est dit par certains que le corps est aussi un ‘’temple’’ pour l’esprit et l’âme.

Enfin, dans les écrits sacrés, le Christ Jésus est désigné comme ‘’ le Verbe fait Chair qui a habité parmi nous’’. Ainsi, à la fois, il était Homme et Dieu. De là, il a assuré plusieurs rôles: il a été un Maître (un enseignant), un Sauveur (un modèle de ce qui doit être fait) et un Rédempteur (en rachetant l’humanité). Et,  il a annoncé qu’à la fin des temps, il y aura une ‘’résurrection de la chair’’. Par contre, cette histoire sainte a été contredite. Les membres du Sanhédrin ont tué Jésus et, par la suite,  le haut clergé de son église a trahi son message au point de dire, du moins certains, que tout cela est ‘’un mythe qui nous bien servi’’.

( Hommage à Maria Valtorta )

Le Fou du village